Bienvenue dans ce premier article d’une (longue) série sur les « Outils d’hier… et de demain ?«
Ces derniers vont nous permettre de vous faire découvrir des outils manuels d’une époque où l’artisanat occupait une place centrale dans notre société. Aujourd’hui tombé dans l’oubli au profit du Made In China et des grandes surfaces, ce savoir-faire est pourtant inestimable et indispensable à qui souhaite construire une société plus résiliente !
L’artisanat manuel est également une ode à la lenteur dans cette société qui veut aller toujours plus vite, au respect des matériaux à l’époque (presque révolue, espérons-le) du plastique et du tout-jetable, et surtout une invitation au silence dans ce monde du bruit permanent.
Loin de nous l’idée de jeter la première pierre ou de pointer du doigt qui que ce soit pour son comportement, d’autant que nous sommes loin d’êtres irréprochables ! L’état (déplorable) actuel de notre monde est le résultat de facteurs humains multiples et complexes qui ne sauraient être résumés en quelques mots, aussi aurons-nous l’occasion d’en parler plus longuement dans d’autres articles dédiés.
La chignole, donc, est l’ancêtre de la perceuse électrique. Elle fonctionne uniquement à l’huile de coude, une ressource renouvelable et abondante (chanceux que nous sommes) !
Il existe deux types de chignoles, celles à manivelles (voir ci-dessus), ou celles à vilebrequins (voir ci-après). Les modèles « récents » (tout est relatif) présentés dans cet article possèdent tous un mandrin pour fixer optimalement les mèches, comme sur une perceuse moderne. Les modèles plus anciens, les vilebrequins à empreinte, utilisent une vis de serrage pour tenir la mèche en place (voir dernière photo). Certaines chignoles possèdent même un cliquet, quel bonheur !
La chignole était très utilisé par les travailleurs du bois (charpentiers, menuisiers, ébénistes). Elle a été massivement remplacée par son analogue électrique, mais continue d’être utilisée par certains artisans traditionnels ou amateurs en tout genre.
Pour notre part, c’est un outil indispensable pour les travaux de menuiserie, notamment pour percer les trous de chevilles et de clavettes de nos assemblages en bois, ou pour dégrossir l’intérieur d’une mortaise avant de la finaliser aux ciseaux à bois. C’est également une activité très paisible et satisfaisante.
Et les mèches dans tout ça ? Plates, cuillères, à simple ou à double spirale, il en existe une myriade, et nous nous faisons une joie de les acheter par caisses entières en brocante pour les restaurer ensuite et garnir notre collection !
Les mèches de chignole sont de merveilleuses pièces d’acier qui permettent d’effectuer des trous extrêmement propres dans le bois. La qualité et l’état général de son extrémité est déterminante si on veut percer correctement.
La tête d’une mèche à spirale possède trois éléments distincts :
- La vrille centrale, qui permet de mordre au bois. Si elle est cassée, inutile d’aller plus loin, votre mèche peut prendre sa retraite !
- Les éperons, qui permettent de découper l’extérieur du bois et de délimiter la taille du trou
- Le tranchant (ou les tranchants sur une mèche à double spirale), qui va venir enlever la matière à l’intérieur du trou
La chignole n’a été remplacée que récemment par son analogue électrique, c’est donc un outil relativement simple à trouver, que ce soit en brocante, sur Le Bon Coin ou dans l’atelier du grand-père. Pour parfois moins de cinq euros, vous aurez entre vos mains un outil facilement manipulable, presque incassable, qui pourra être transmis sur plusieurs générations, et qui vous permettra enfin de percer des trous ET d’écouter les oiseaux chanter (ou de rester en bons termes avec vos voisins selon l’endroit où vous vous situez) !
Si vous avez des questions, des remarques ou des outils à nous faire découvrir, n’hésitez pas à nous contacter ou à laisser un commentaire !