Restauration d’une meule à affûter

La liste interminable d’outils que nous voulons acquérir avant notre installation comporte… une meule à affûter ! Aiguiser un outil est primordial pour l’utiliser efficacement, que ce soit un couteau de cuisine, une hache, une faux ou un ciseau à bois. Tous les outils ne s’aiguisent pas sur une meule à affûter, loin de là, mais nous prendrons le temps de vous présenter les autres moyens d’affûtage (fusil, pierres plates…) dans de prochains articles.

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Elle est belle, non ?

Cette belle meule en grès achetée 15 euros sur Le Bon Coin nous a tapé dans l’œil. Son axe est droit, mais on ne peut pas en dire autant de sa surface ! Afin d’aiguiser correctement nos outils dessus, il faudra la redresser (c’est à dire aplanir la surface abrasive de contact, afin d’obtenir un aiguisage uniforme lors de l’utilisation). Il lui manque également un châssis, l’occasion rêvée pour nous de développer nos compétences en menuiserie manuelle : pas d’outils à moteur ici, uniquement le ronronnement de la scie, les percussions du maillet sur les ciseaux à bois et la caresse du rabot sur le bois (j’exagère à peine) ! Les seuls éléments métalliques du cadre seront les tiges filetées, écrous et rondelles qui permettront la fixation de la meule à ce dernier. Nous nous lançons donc le défi de monter le cadre sans clous ni vis, à l’ancienne !

Pour notre premier projet, nous fonçons têtes baissées dans un assemblage de bois classique de la charpenterie : le tenon-mortaise. Le tenon est la partie « mâle » destinée à être emboitée dans la partie « femelle » (très imagé, je vous l’accorde) d’une autre pièce de bois, appelée la mortaise.

Il est bien évident que nous sommes au niveau zéro de l’artisanat, et que le but n’est pas ici d’obtenir un rendu esthétique (même si on essaye très fort !), mais bien d’apprendre en créant des objets durables qui nous rendront de nombreux services plus tard.

Le bois utilisé ici a été récupéré sur des palettes massives datant de plusieurs dizaines d’années déjà (c’était autre chose, la qualité à l’époque) ! Le bois utilisé pour les pieds est très dense et rose pâle. On pense à du bois de cerisier, mais difficile de vérifier sans expertise.

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Vue éclatée du cadre de la meule

Ce type de meule nécessite d’être humidifiée régulièrement durant l’usage afin d’éviter son encrassement et l’échauffement du métal, il convient donc que le bois soit protégé contre l’eau. Une fois le bois brossé et poncé, on vient donc l’enduire de deux couches de vernis espacées de 6 heures.

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Delphine finit d’appliquer la deuxième couche de vernis !

Le vernis enfin sec, on assemble le tout, trépignants d’impatience. On déchante vite lorsque l’on s’aperçoit que la stabilité de notre cadre est au mieux discutable ! En effet, les pieds n’étant pas solidaires entres eux près du sol, du jeu vient déséquilibrer l’édifice. Une erreur de débutant ! Qu’à cela ne tienne, on est là pour apprendre. On ne réfléchit pas bien longtemps avant de sauter sur une solution : relier les pieds les uns aux autres avec un nouvel assemblage de bois : la queue d’aronde (poétique, vous ne trouvez pas ?).

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On assemble chacune des pièces, comme des gosses. Percevoir sa progression entre le début et la fin d’un projet est très enthousiasmant. Notre meule est donc à l’image de notre expérience en menuiserie : en pleine évolution ! Cette dernière n’est d’ailleurs pas encore à son stade final, et il restera à redresser la pierre et à fabriquer un réservoir d’eau (et pourquoi pas, concevoir un pédalier pour l’actionner avec le pied) !

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La revoilà rhabillée pour les cent prochaines années !

J’espère que ce premier article vous a plu ! Il nous donne l’envie d’en écrire dix autres, afin de vous faire (re)découvrir les quelques outils manuels utilisés pour ce projet. Mais puisqu’il faut bien commencer quelque part, le prochain article traitera des outils de perçages !

 

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